Au
mois de décembre 2011, Audi a jugé nécessaire d'apporter un léger
lifting à ses A4 et A5, pourtant bien peu défraîchies. Arrivée
sur le marché en 2007, l'Audi A5 était attendue depuis longtemps
par les passionnés de la marque aux anneaux, celle-ci ayant bien peu
proposé de coupés au catalogue depuis la mythique quattro
(exception faite de la TT, bien que son appartenance à cette
catégorie soit discutable). Succès retentissant, notamment grâce à
sa superbe ligne, son allure sportive, sa garde au sol assez basse et
son excellent niveau de finition, l'Audi A5 a fleuri un peu partout
dans nos contrées et son design n'a pas vieilli d'un poil en quatre
ans. Pourtant, soucieux de rendre sa gamme parfaitement homogène,
Audi lui a octroyé quelques retouches esthétiques de mi-parcours.
Nouvelle face avant, nouveaux feux arrières, une finition encore en
progrès et un plaisir de conduire toujours omniprésent viennent
parfaire un tableau déjà bien fini.
Dans
le cadre de la recherche de ma prochaine monture, j'ai eu l'occasion
de tester cette nouvelle Audi A5 pendant un peu plus d'une heure,
l'occasion de livrer ici un essai express de la bête. Le modèle
essayé était la déclinaison deux portes équipée d'un pack
S-Line, de jantes 19 pouces, des sièges Alcantara, des phares au
xénon, du GPS, du système Audi Drive Select, et bien d'autres
équipements. Côté moteur, c'est sans surprise le 2.0L TDI de 177
CV (en boîte manuelle six rapports) qui m'a entraîné sur les
petites routes des villages entourant la belle ville de Leuven.
Un
petit air de famille
Suite
à l'arrivée sur le marché des A8 et A6 « nouvelle
génération », ainsi que de la toute nouvelle A7 (contrant
l'offensive lancée par Mercedes-Benz et sa CLS), l'identité
stylistique de la marque Audi a évolué. Un design spécifique des
phares – incorporant systématiquement des feux de jours à diodes
électroluminescentes (LED), une calandre « single frame »
biseautée sur les coins supérieurs, des boucliers avants plus
sportifs ou encore des feux arrières épurés faisant la part belle
aux longues lignes lumineuses (feux de position ou clignotants) sont
autant de caractéristiques que l'on retrouve dans toutes les
nouvelles productions du constructeur d'Ingolstadt. Afin de recadrer
l'Audi A5 avec le reste de sa gamme, Audi a modifié en ce sens ce
coupé d'exception.
Globalement,
la voiture garde sa ligne fluide et dynamique (signée Walter
de'Silva), son attrayant profil restant d'ailleurs parfaitement
inchangé. À l'arrière, les modifications sont minimes et portent
essentiellement sur le dessin des feux et sur le bas du pare-choc.
Les feux arrières offrent désormais une longue ligne orange en
guise d'avertisseur de changement de voie (clignotant) et deux tracés
rouges pour les feux de position et les freins. Le moins que l'on
puisse dire, c'est que cela dégage une nette impression de luxe et
de qualité... quelle classe ! Notez cependant que ces feux sont
optionnels et uniquement fournis lorsque les phares au xénon son
installés sur le coupé. La face avant de cette nouvelle A5 se dote
de phares redessinés, un peu plus fins que par le passé. On
remarquera directement les feux de position diurnes, suivant la
quasi-totalité du périmètre du phare et composés de diodes
beaucoup plus petites que sur le modèle 2007 (uniquement sur les
phares au xénon optionnels). Résultat : un halo lumineux blanc
entoure chaque phare et confère à ce coupé un look du plus bel
effet. En allumant les phares au xénon ou en enclenchant les
clignotants, ce halo diminue d'intensité lumineuse pour une question
de visibilité. Ces superbes phares viennent entourer une calandre
« single frame » plus agressive, biseautée sur le haut
et munie de barrettes horizontales plus travaillées. Le bas du
pare-choc avant a évincé ses phares antibrouillard ronds pour les
remplacer par un équivalent plus discret et tendance, souligné de
belles insertions noires, le tout sur fond de nid d'abeille. Même
sans le pack « Sport Design » (détaché du pack
« S-Line » standard) qui offre les pare-chocs de l'Audi
S5, cette nouvelle A5 affiche un look résolument sportif et
agressif. Un sans faute, même si certains puristes concèdent que la
précédente cuvée était plus réussie. À vous de juger.
Luxe
et raffinement avant tout
C'est
en montant à bord de ce coupé que l'on en perçoit toutes les
vertus. Tout d'abord, la qualité perçue est à la hauteur des
attentes. Malgré un tableau de bord inchangé depuis 2007 et quelque
peu vieillissant (si on le compare avec celui des A6 ou A7), les
matériaux utilisés ainsi que le souci du détail transmettent une
réelle impression de luxe et de qualité. Impressions confirmées au
toucher, les plastiques étant de très bonne facture et l'assemblage
irréprochable, notamment au niveau des boutons de la console
centrale. Nombreuses sont les commandes se parant de fines
incrustations chromées du plus bel effet, particulièrement sur le
volant (renouvelé par rapport à 2007) ou sur les touches de
contrôle des vitres. Les sièges, couverts d'Alcantara et de cuir
sur le modèle testé, enveloppent très bien et procurent un
excellent maintien. La position de conduite idéale, quant à elle,
est assez facile à trouver tant l'assise est pourvue de réglages
fins et variés.
Le
niveau d'équipement est quant à lui l'un des gros points faibles de
cette automobile. La dotation de série est relativement maigre pour
un coupé de cette gamme ; ainsi les sièges sports, le volant
multifonctions, les feux de jour et feux arrières LED, le réglage
électrique partiel des sièges, le système d'alarme ou encore le
réglage automatique du site des phares sont autant d'équipements
qui vous seront facturés en option, et ce pour un prix généralement
au dessus de la concurrence. Les « packs » d'options ne
sont pas légion (« Intenso », « Intenso Plus »
et « Lounge ») et poussent donc le futur acquéreur à
choisir ses équipements à la carte (et au prix plein). Pour peu que
l'on désire un coupé A5 dignement équipé, la facture dépasse
très vite les 50.000 €. À équipement égal, une Mercedes-Benz
Classe C coupé ou une BMW série 3 coupé se montrent très
compétitives. On pourra tout de même saluer la présence du Multi
Media Interface (MMI) qui permet de commander bon nombre de
fonctionnalités de l'auto (médias, radio, navigation, etc.) à
partir de l'écran 7 pouces logé en haut de la console centrale (de
série). Son ergonomie n'est cependant pas toujours optimale, la
faute aux nombreux boutons y étant associés (au dessous du levier
de vitesse).
Enfin,
la vie à bord est plutôt agréable pour les passagers avant, les
rangements étant présents en une juste mesure, ni trop, ni trop
peu. La suppression du levier de frein à main, remplacé par un
homologue électronique (actionné par un simple bouton placé près
du levier de vitesses), permet d'ajouter quelques espaces de
rangement supplémentaires. On pourra ainsi loger, par exemple, une
bouteille d'eau et un smartphone
à portée de main. Pour les passagers arrières, en
revanche, le constat est différent. Les rangements sont bien
moindres (pour ne pas dire absents) et l'accès à l'assise assez
délicat. En outre, la place aux genoux est très limitée, et la
garde au toit gênera les personnes mesurant plus de 1m70. Sur ce
point, à nouveau, la concurrence fait un peu mieux. Audi a cependant
bien taclé le problème avec la déclinaison « Sportback »
de son A5, coupé à cinq portes proposant une habitabilité arrière supérieure.
Davantage
Grand Tourisme que sportive
Dès
les premiers tours de roue, on ne peut qu'apprécier le confort de
roulage de ce coupé. Même pourvu de jantes 19 pouces et d'un
châssis « S-Line » (rabaissé de 10 mm), il élimine
avec brio les imperfections de la route et autres bruits de
roulement. Les routes pavées ne parviennent ainsi pas à perturber
la sérénité ressentie à bord, renforcée par des sièges
particulièrement confortables ainsi qu'un moteur diesel suffisamment
discret. Ce dernier se montre par ailleurs très souple, disponible à
bas régime avec un couple de 380 Nm présent dès 1750 tours/minute.
Les accélérations s'avèrent franches, parfois un peu chaotiques
avec un tel couple transmis aux seules roues avant (sur le modèle
testé). L'architecture quattro (quatre roues motrices) doit
être bien plus agréable pour le contrôle à grande vitesse, mais
la sur-facturation s'élèvera alors à 2850 € (tarifs belges).
Afin de maximiser le plaisir de conduire et l'expérience à bord du
coupé, Audi a étonnamment bien travaillé la sonorité de ce bloc
2.0L diesel. Bien sûr, ne nous y trompons pas, nous sommes loin des
vocalises que peuvent fournir les blocs essence 2.0L TFSI de 211 CV
ou le 3.0L TFSI de 333 CV (S5). Néanmoins, lors des accélérations,
le bloc diesel libère un léger feulement audible et plaisant,
soulignant jusqu'au bout le caractère sportif du coupé.
Cette
Audi A5 se montre plutôt docile sur la route, invitant davantage à
la conduite tranquille plutôt qu'aux excès de zèle. Bien que la
tenue de route soit assez bonne, on peut regretter une direction un
peu floue et pas toujours incisive. La boîte manuelle à six
rapports, sans être trop longue, se dote malgré tout d'un étagement
parfois imprécis ne favorisant pas le passage rapide des vitesses.
Par rapport aux concurrentes de chez Mercedes-Benz et BMW, on
ressentira très certainement un manque de vigueur et de sportivité,
mais par ailleurs, un bien meilleur confort de roulage (isolation et
amortissement). C'est pourquoi cette Audi A5 se classe plus
facilement dans la catégorie des coupés « Grand Tourisme »
plutôt que dans celle des vraies sportives. Audi vise ainsi un
public amateur de voitures de luxe et de sportivité, bien sûr, mais
privilégiant le confort sur les longs trajets plutôt que les
performances pures et les réglages millimétriques du châssis pour
le circuit. Et c'est bien en cela que la marque aux anneaux se
distingue de ses concurrents.
Conclusion
Cette
« nouvelle » A5, recevant essentiellement quelques
modifications cosmétiques en vue de s'aligner avec le design des
dernières (et futures) réalisations Audi, conserve tous les
éléments qui ont fait son succès depuis 2007. Comment (et
pourquoi) changer une formule à succès ? Son design et sa
ligne dynamique, ses finitions de haut vol, son confort et son
plaisir de conduire en font aujourd'hui encore un must-have dans le
domaine des coupés « Grand Tourisme » mazoutés. Les
modifications esthétiques sont subtiles et renforcent
essentiellement le sentiment de « classe » et de luxe de
l'automobile. Les amateurs de sportivité pure devront plutôt se
tourner vers la BMW série 3 coupé, alors que la Mercedes-Benz
classe C coupé constituera la meilleure alternative à l'Audi A5 sur
le plan financier, cette dernière sur-facturant abondamment ses
équipements et packs d'options par rapport à la concurrente de la
marque à l'étoile.
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